N'oublions pas que nous sommes tous des migrants.

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mercredi 11 mai 2016

Franco Dragone

Franco Dragone né en décembre 1952 et originaire de la ville de Campanie, Italie.

L'économie italienne est caractérisée par les contrastes régionaux important. Le nord est très développé, industrialisé, et très dynamique, le centre, est dominé par le secteur tertiaire et les fonctions politiques de la capitale et le sud quant à lui est plus rural, il souffre d'un taux de chômage très élevé, de plus, la présence de la mafia n'arrange rien. Il est important de savoir que la mafia est très présente dans le pays. Les malfaiteurs font passer leurs idées et ils proclament des menaces sur les biens, sur les familles, etc

Franco Dragone et ses parents,  Giuseppe et Leonilda Dragone, habitaient à Campanie, situé au sud de l'Italie. Ils étaient donc dans la partie la plus touchée par la crise économique du pays, c'était la misère. Ses parents ne trouvaient pas de travail rapportant un salaire suffisant pour subvenir à leurs besoins. Ils décident alors de quitter leur pays natale pour venir habiter en Belgique, plus précisément à la Louvière. Giuseppe Dragone est d’abord venu seul en 1956. Ensuite, Leonilda Dragone et ses deux enfants (Franco et Maria) viennent le rejoindre. Franco n’avait que 7 ans à ce moment la. Il a été difficile pour eux de s’habituer à ce pays car il y fait froid, il y a de la neige et de la glace. Petit à petit, ils s'habituent à la Belgique et s'y construisent une vie. Le père a trouvé du travaille dans le charbonnage et ensuite dans la sidérurgie. 
Celui-ci voulait que son fils fasse des études techniques mais Franco Dragone, lui n'a pas voulu car ce qui l’intéressait c'était l'art, le théâtre et la musique. Il va alors s'inscrire dans un premier temps au conservatoire Royal de Mons en tant qu'acteur et animateur et participe à divers mouvements culturels.
Un groupe de musique folk voit le jour ainsi qu'un café théâtre. C'est à ce moment, qu'il adhère au mouvement théâtre-action qu'il va développer à La Louvière et ses environs.
En 1982, il part découvrir le Québec, anime des ateliers de Commedia dell'arte et donne des stages à l'école nationale de cirque de Montréal. Cela lui permettra d'être repéré par Guy Laliberté, fondateur et chef de direction du Cirque du Soleil, qui le prendra sous son aile. Franco Dragone signera dix spectacles en douze ans comme par exemple Cirque du Soleil, Alegria et La Nouba. Il s'investi également dans la création du Cirque Archaos en France.
C'est en 2001 que le groupe Dragone prend vie à La Louvière. Le groupe aura à sa tête Franco Dragone, pour la direction artistique,  et Louis Parenteau, pour le développement stratégique et financier.
Franco décide de s’implanter à la Louvière, tout d'abord car c'est sa ville d'accueil mais aussi parce qu'il y a la misère. Connaissant cette situation il décide de tout mettre en œuvre pour chasser la misère de cette ville en relançant l'activité économique et en lui donnant une autre image.
En 2003, le groupe Dragone crée "A New Day ..." avec la collaboration de Céline Dion. Il met également en scène le potager des visionnaires sur le toit du Musée de la Civilisation, en 2008, pour le 400ème anniversaire de la ville de Québec. Il est présent pour l'inauguration de la gare de Liège-Guillemins en 2009, il crée un spectacle "Gare à vous". 
 En plus du groupe Dragone, Franco Dragone a à son actif une ASBL du nom de "L'espace Dragone" et une société audiovisuelle "Dragons films". Au cours de sa vie, Dragone obtiendra plusieurs Awards.

Nous pouvons donc dire que la Belgique lui a plutôt bien réussi.





http://www.lanouvellegazette.be/1383890/article/2015-09-26/je-veux-chasser-la-misere-de-la-louviere-declare-franco-dragone-dans-une-lettre

http://www.lesoir.be/429427/article/soirmag/actu-soirmag/2014-02-14/exclusif-nous-avons-rencontre-parents-franco-dragone

https://fr.wikipedia.org/wiki/Franco_Dragone



Film Charbon de Federico d'Ambrosio

Documentaire « Charbon » de Federico D’Ambrosio

L’Italie de la fin du XIXe siècle jusqu’au milieu du XXe siècle est une terre d’émigration. Beaucoup d’italiens ont choisi la Belgique comme terre d’accueil dont cet homme venu du sud de l'Italie, des Pouilles qui immigre en Belgique, plus précisément dans les mines liégeoises. Nous sommes en 1948.  Des années plus tard,  le 18 janvier 1976, son petit-fils naît à Montegnée, il est appelé Federico D’Ambrosio.
Federico d’Ambrosio, fait donc partie de la troisième génération de l'immigration italienne. Il connaitra un parcours scolaire plutôt chaotique. Il se retrouvera en professionnel ou il suivra une formation d’apprenti plombier mais cela ne lui conviendra guerre et il pètera les plombs. Heureusement pour lui, on lui trouvera une école de photo à St Luc à Bruxelles. Cela l’intéresse vraiment, il revit.  Après le secondaire, il entre à  l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) en section image. Là, il découvre le film de Paul Meyer (cinéaste de nationalité belge et wallon). Déjà s'envole la fleur maigre, il n'en croit pas ses yeux. En même temps Federico découvre l'histoire de son nonno (grand-père) , sur l’immigration italienne d'après-guerre, l'industrialisation du bassin minier et sidérurgique de Liège.  Il va s’y intéresser et s’y pencher.
En 2001,  il entamera une carrière de technicien : machino, éclairagiste, cadreur, chef opérateur. Il commence à travailler comme éclairagiste sur des tournages. Il est par la suite chef opérateur sur de nombreux courts, puis longs métrages. Pendant ce temps, les derniers jardinets travaillés par les « Ritals » de la région commencent à disparaître, son nonno tombe malade. L'idée que son grand-père puisse le quitter bientôt le rend malheureux. Il reçoit une caméra de Dérives (atelier de production des Dardenne), et là il décide de filmer diverses choses, entre deux tournages.
De 2003 à 2005, il accumule 50 heures de rushes. Marika Piedboeuf  (monteuse et scripte cinéma),  propose de monter le film belge « Charbon » avec lui. C’est son premier long métrage en tant uqe réalisateur.  Le montage se fera sur deux ans. Tout s'enchaînera jusqu'à l'aboutissement, le 27 juin 2010.  Avant-première du film d’une durée de  50 minutes. Celui-ci plaira énormément d’ailleurs le Nova (salle de cinéma) le demande, les Grignoux le passe à Liège.  De plus, la communauté italienne est invitée à découvrir le film. Là aussi ce sera un succès, car les italiens se retrouvent dans ce film, ils retrouvent leur 60 années d’histoire, depuis l'arrivée des grands-parents, le vécu des parents, et enfin l'actualité de la troisième génération.

Charbon, éducateur d’origine italienne qui travaille dans une maison de jeunes près de liège est passionné de musique, il est rappeur. Charbon exprime ses sentiments et réflexions à travers elle . Charbon va rendre régulièrement visite à son grand-père (nonno), ancien mineur dans la région liégeoise. Celui-ci est atteint d’une maladie. Charbon profite des moments précieux à ses côtés. « Charbon » est un film sur l'identité, qui témoigne du rapport affectif et contrasté entre la première génération d'immigrés italiens, amenée à disparaître, et la troisième, dont le présent est bien différent . C’est un film sur l'identité et sur les relations entre générations.. Federico entamant en faite une réflexion sur ses origines et son attachement à celles-ci.

Quaregnon-Rivage : un passé lourd en charbonnage



Quaregnon-Rivage, c'est quelques puits de charbonnage :
S.A. Charbonnage du Nord du Rieu du Cœur Siège d'extraction : puits n°1 dit " Le Renard " ou " Le Brûle ", rue du Coron
S.A. Couchant de Flénu Sièges d'extraction : - puits n°2 " Sans Calotte ", rue du     Castillon
                                                                        - puits n°5 " Sans Calotte ", rue J. Guesde
- "Saint Florent ", rue de Picquery
- puit n°2 de " l'Epette ", rue A. Delattre (1.350m, le plus profond du Borinage)
- " Saint Placide " (terril de la Croix), rue du Bout de là-Haut
- " Saint Félix ", rue L. Blanqui
- " de la Boule ", rue de la Boule


S.A. des Produits Siège d'extraction : puits n°20 rue du Campiau
S.A. Les Charbonnages du Rieu du Cœur et de la Boule réunis. Sièges d'extraction: 
S.A. Charbonnage du Fief de Lambrechies Siège d'extraction: " du Fief ", rue de Lambrechies

Bien entendu, cette région a eu son lot de catastrophe minier ... Coups de grisous, effondrement, chute cage, on se souvient de certaines dates :

Puits n°2 de la Société Anonyme des Charbonnages, dit "l'Esperence", qui se trouvait à la limite de Quaregnon et Douvrain. Le 26 septembre 1953, la chute d'une cage dans les puits entraîne la mort de douze mineurs. Fermeture en 1966.

Puits n°4 du Charbon Couchant de Flénu, dit 'Sans Calotte". Le dimanche 19 janvier 1908 à 4h du matin, des mineurs travaillent à l'étage 798. La manque de précaution lors de l'explosion d'une cartouche de dynamite provoque un coup de grisou qui tue dix mineurs et en blesse huit autres.

 Pour faire tourner tous ces charbonnages, il fallait de la main d'oeuvre. De nombreux ouvriers étrangers ont donc été engagé tel que des italiens, des africains, ...
On retrouve encore, dans le Borinage, beaucoup de descendants de ces mineurs venu d'ailleurs ...

L'exposition Balle-Pelote de Quaregnon et Wasmüel

L'exposition balle-pelote de Quaregnon et Wasmüel est une exposition qui revient sur les grands moments des tournois de Balle-Pelote qui avaient lieu de 1877 à 1977 dans ce bon vieux Borinage par Adolphe Cammarata.


Pour comprendre ce qu'a représenté ce sport populaire dans la vie de Quaregnon, il faut s'arrêter sur l'extraordinaire aventure vécue au début des années - soixante par six garçons de la Cité cosmopolite, du côté du charbonnage de l'Espérance et du «Rivage».


Là, s'y trouvait des jeunes. Trois italiens : Luigi Cambruzzi, Paolo Menegotto et Adolphe Cammarata, deux polonais Stéphane Jura et Lucien Klamka, dont le père, marchand de bière, fut le principal supporter et le premier sponsor. Et enfin un belge, un seul, venu se joindre un peu plus tard à l'équipe: Henri Wantiez.


Fort impliqué dans l'exposition, Adolphe Cammarata se souvient encore de cette époque. Ils ont été champions de Belgique en cadets dès 1960 en battant Courcelles 13-2 et 13-4. Et les voilà ensuite
vice-champions juniors l'année suivante, derrière Chatelet. En 1962, toujours en juniors, ils ont été à nouveau champions en battant cette fois Opwijk. Le match avait ramené beaucoups de monde pour les soutenir : cinq cars de supporters, des voitures, des motos...

Un exercice d'intégration

Ils étaient une formidable bande d'amis, pratiquement des frères et venaient presque tous de la même rue. Chacun était très fort à sa place. Entre eux, comme pour les supporters, il n'y avait pas de belges, d'italiens, ni de polonais: le club de Quaregnon-Espérance était d'abord un formidable exercice pratique d'intégration. Il faut savoir qu'au sein de l'équipe, il n'y avait qu'un belge et pourtant, ils avaient tous le droit de porter le maillot noir-jaune-rouge.

Aujourd'hui, l'exposition sert à se rappeler qu'à cette époque, personne n'avait d'étiquette. Tout le monde était vu comme un être humain et non pas comme un étranger. 



Maria Di Bernardo née le 1 mai 1941, originaire de Casteltermini en Sicile. Elle nous raconte son histoire et celle de sa famille.

Vous avez décidé de quitter votre pays, pour venir en Belgique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, et quel a été l’élément déclencheur ? 
La Sicile était en crise, il n’y avait pas beaucoup de travail et les revenus ne permettaient pas de vivre correctement. On ne savait plus subvenir à nos besoins. Mon mari, Giovanni Schifano et moi-même, avons décidé de quitter la Sicile pour venir s’installer en Belgique en 1963. Nous avions deux enfants en bas âge. Ce n’était donc pas facile de tout quitter car notre vie était là-bas.
Comment avez-vous préparé votre départ ?
On a accumulé des sous, on a eu un passeport de touriste, on a pris deux valises et on est parti.
Comment êtes vous venu jusqu’en Belgique ?
Nous sommes venus en train.
Avez-vous eu le droit d’être domicilié en Belgique facilement ?
Oui, nous avons eu le visa assez rapidement, cela n’a pas été un problème pour nous.
Pourquoi avoir choisi la Belgique plutôt qu’un autre pays ?
La tante de mon mari vivait en Belgique. C’était pour nous un repère. Car vous savez quitter son pays pour partir à l’inconnu, ce n’est vraiment pas facile, la langue est différente, les cultures sont différentes,… De plus, nous n’avions pas assez de sous pour s’acheter un logement, nous avons emménagé chez la tante de mon mari durant trois mois.
Avez-vous facilement trouvé du travail ?
Moi, non mais mon mari, oui. Il a travaillé dans la menuiserie. De cette façon, nous avons pu mettre de l’argent de côté, petit à petit nous avons eu des biens. Nous avons du faire énormément de sacrifices mais nous avons réussi à récolter une somme suffisante pour pouvoir acheter une petite maison à Pont-de-loup (en Hainaut). Deux de nos enfants sont nés en Belgique. On a crée notre vie là-bas, ce n’était pas toujours facile, mais on a réussi.
Trouvez-vous que la situation a évolué en Sicile aujourd’hui ?
Non, c’est pire ! Il y a de moins en moins de travaille, les habitants partent vivre ailleurs et donc l’économie du pays va de plus en plus mal… C’est la misère. C’est un cercle vicieux.
Avez-vous déjà voulu retourner vivre en Sicile ?
Oui nous avons souvent eu la nostalgie de la Sicile mais c’est trop dur d’y vivre. De plus, nos enfants avaient des copains, leurs habitudes,… Ils ne voulaient pas retourner en là-bas.  Mais nous y retournons tous les ans, mon mari et moi-même,  car nous avons toujours une maison là-bas et bien sûr notre famille.
Avez-vous eu des facilités pour vous habituer à la Belgique ?
Au début, je trouvais que l’air était trop lourd, qu’il ne faisait pas bon mais les gens étaient gentils, les enfants aimaient le pays. Très vite nous avons eu nos petites habitudes, notre vie. La Belgique fait partie de notre histoire.

Quand le Maroc débarque en Belgique

Souad Ala nous raconte.

"Mon grand-père est arrivé en Belgique en 1964. Il est venu ici parce que l'état avait besoin de main d'oeuvre pour la construction de bâtiments publiques. C'est en 1970 qu'est venu le tour de mon père de venir en Belgique avec son grand frère.

Ils ont vite été "obligés" de travailler dès l'âge de 14 ans. Il n'y a que les frères de mon père qui sont nés en Belgique qui ont eu la chance de faire des études et poursuivre en hautes écoles par la suite. 

Ils ont réussis à s'intégrer sans trop de difficultés si ce n'est au début car ils faisaient partie des premiers arabes à venir habiter ici. Ils ont appris le français à force de côtoyer des personnes qui le parlaient. A ce jour, ils ont tous un boulot fixe. 

Aujourd'hui mon père est parti vivre en France. Il est très réputé dans la région de Lille d'un niveau social voir politique et a son club de boxe là-bas.

mardi 10 mai 2016

Souvent, l'amour nous donne des ailes. Il lui a donné un pays !


Petite présentation : 
Nadia Belghezli, née le 30 novembre 1965 en Belgique, est d’origine Algérienne et possède la double nationalité.
Mustapha Mouffok, né le 16 août 1955 en Algérie, est venu vivre en Belgique et possède également la double nationalité. Cela fait maintenant 25 ans qu’il vit dans notre – son – pays.

Jade Richez - Quand et pourquoi, votre mari est-il venu dans notre pays ?
Nadia Belghezli - Mon mari, Mustapha Mouffok, est arrivé en Belgique en août 1991 et avait 36 ans à l’époque. Comme il avait un travail là-bas, qu’il était indépendant, normalement il était question que nous nous marions et que j’aille vivre avec lui en Algérie. Mais finalement, j’ai changé d’avis et j’ai préféré qu’il vienne ici. Donc il a tout laissé tomber, a tout vendu et est venu en Belgique. Nous nous sommes marié le 28 septembre 1991.
J.R. – Puisque vous étiez ici et lui, là-bas, comment vous êtes-vous rencontré ?
N.B. – On s’est connu car ma cousine a épousé son frère ! Il est venu me voir une fois pour me demander ma main et voilà …
J.R. – Comment cela s’est-il passé au niveau du Visa ?
N.B. – Quand il est venu la première fois, il avait un Visa touristique mais pour qu’il puisse rester, il fallait qu’on se marie. Seulement, pour le faire venir, je devais avoir un travail or j’avais 18 ans lorsque nous nous sommes rencontrés, je rentrais à l’université où j’y ai fait 4 ans, ensuite j’ai fait une année de plus pour l’agrégation … Il m’a attendu toutes ces années ! On peut dire qu’il a été patient. On s’écrivait des lettres, il m’appelait, …
J.R. – L’intégration s’est-elle bien passée ?
N.B. - Au début, l’adaptation était difficile pour lui … Parce qu’en Algérie, il y a beaucoup de gens qui « vivent » dehors avec tout ce soleil alors qu’ici, il avait l’impression qu’il n’y avait personne dans les rues. Tout le monde vivait dans sa maison, chacun pour soi. Il disait que les gens courraient après le temps alors que là-bas, c’était beaucoup plus relax, plus décontracté. Mais par la suite, il s’est vraiment bien integré ! Il s’est fait des amis, tout le monde l’aime bien. D’ailleurs, quand il retourne en Algérie, il y va en tant que touriste : son pays maintenant, c’est la Belgique !
J.R. – A-t-il trouvé un travail directement ?

N.B. – Un an après son arrivée. Quand on est d’origine Algérienne, ce n’est pas toujours facile de trouver un emploi … De plus, il était son propre patron là-bas alors qu’ici, il a du retourner travailler pour quelqu’un d’autre. Ce n’était pas évident pour lui mais, heureusement, il s’adapte facilement !