Vous avez décidé de quitter votre pays, pour venir en Belgique. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi, et quel a été l’élément déclencheur ?
La Sicile était en crise, il n’y avait pas beaucoup de travail et les revenus ne permettaient pas de vivre correctement. On ne savait plus subvenir à nos besoins. Mon mari, Giovanni Schifano et moi-même, avons décidé de quitter la Sicile pour venir s’installer en Belgique en 1963. Nous avions deux enfants en bas âge. Ce n’était donc pas facile de tout quitter car notre vie était là-bas.
Comment avez-vous préparé votre départ ?
On a accumulé des sous, on a eu un passeport de touriste, on a pris deux valises et on est parti.
Comment êtes vous venu jusqu’en Belgique ?
Nous sommes venus en train.
Avez-vous eu le droit d’être domicilié en Belgique facilement ?
Oui, nous avons eu le visa assez rapidement, cela n’a pas été un problème pour nous.
Pourquoi avoir choisi la Belgique plutôt qu’un autre pays ?
La tante de mon mari vivait en Belgique. C’était pour nous un repère. Car vous savez quitter son pays pour partir à l’inconnu, ce n’est vraiment pas facile, la langue est différente, les cultures sont différentes,… De plus, nous n’avions pas assez de sous pour s’acheter un logement, nous avons emménagé chez la tante de mon mari durant trois mois.
Avez-vous facilement trouvé du travail ?
Moi, non mais mon mari, oui. Il a travaillé dans la menuiserie. De cette façon, nous avons pu mettre de l’argent de côté, petit à petit nous avons eu des biens. Nous avons du faire énormément de sacrifices mais nous avons réussi à récolter une somme suffisante pour pouvoir acheter une petite maison à Pont-de-loup (en Hainaut). Deux de nos enfants sont nés en Belgique. On a crée notre vie là-bas, ce n’était pas toujours facile, mais on a réussi.
Trouvez-vous que la situation a évolué en Sicile aujourd’hui ?
Non, c’est pire ! Il y a de moins en moins de travaille, les habitants partent vivre ailleurs et donc l’économie du pays va de plus en plus mal… C’est la misère. C’est un cercle vicieux.
Avez-vous déjà voulu retourner vivre en Sicile ?
Oui nous avons souvent eu la nostalgie de la Sicile mais c’est trop dur d’y vivre. De plus, nos enfants avaient des copains, leurs habitudes,… Ils ne voulaient pas retourner en là-bas. Mais nous y retournons tous les ans, mon mari et moi-même, car nous avons toujours une maison là-bas et bien sûr notre famille.
Avez-vous eu des facilités pour vous habituer à la Belgique ?
Au début, je trouvais que l’air était trop lourd, qu’il ne faisait pas bon mais les gens étaient gentils, les enfants aimaient le pays. Très vite nous avons eu nos petites habitudes, notre vie. La Belgique fait partie de notre histoire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire